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Report 23. L'impact de la plantation d'arbres en Haiti : 1982-1995

Author

Smucker, Glenn R.
Timyan, Joël

Abstract

Ce document traite de l'impact des activités de plantation d'arbres entreprises par le Projet d'Animation Agroforestière (Agroforestry Outreach Project - AOP) et Agroforestière II (Agroforestry II - ARII). Ces projets furent financés par L'Agence Américaine pour le Développement International (USAID) entre 1981 et 1991. Durant cette période, plus de 63 millions d'arbres furent distribués à 253.000 petits paysans-fermiers. Cette enquête est la première entreprise pour étudier les effets de la plantation d'arbres sur les paysans haïtiens et leur environnement. L'équipe technique, composée d'un anthropologue et d'un forestier-écologiste tous deux bien imbus des conditions du milieu haïtien. L'étude d'impact s'étend entre janvier et mars 1995. L'équipe interviewa un total de 77 planteurs et inventoria 43 sites boisés, plantés entre 1982 et 1986. L'analyse des lot boisés comprend leur taux survie, production de bois, rendement de récoltes, produits ligneux et leur untilité, et la régénération. Les perceptions des planteurs et l'usage qu'ils font de leurs terres, ont été étudiés dans le contexte de leurs pratiques traditionnelles. L'impact de la plantation d'arbres sur les fermes, les fermiers, et l'environnement est résumé au Chapitre 6 - "Résultats et Recommandations"; ce chapitre fait aussi une rétrospective sur les hypothèses du projet. Méthodologie L'équipe visita neuf régions représentatives des aires d'actions de la CARE et la PADF. Elle interviewa un total de 77 planteurs et inventoria 43 plantations d'arbres. Les arbres inventoriés furent plantés entre 1982 et 1986. Les planteurs interviewés devaient fournir des renseignements sur l'aménagement de leurs cultures et de leurs arbres, de la sélection de sites, de leur motivation, des changements dans l'utilisation de leurs terres, des récolts et des stratégies d'utilisation des produits ligneux, de la gestion de la régénération végétale, des méthodes d'aménagement de la ferme, des calendriers agricoles et des stratégies de jachères. Les inventaires des aires boisées comprenaient la mensuration des paramètres environnementaux, le décompte des arbres récoltés et non-récoltés, parmi les arbres plantés entre 1982 et 1986; des repousses récoltées des arbres-mères, des repousses naturelles récoltées des surgeons; le diamètre des tiges des arbres et des repousses restées en terre et des repousses, le diamètre des souches d'arbres et des repousses récoltées; et, l'étude des espèces natives qui se sont reproduits depuis l'introduction des arbres du projet. L'analyse des données permit d'estimer le taux de survie des espèces sur divers sites; le volume de bois récolté et des arbres encore en terre, le rapport des récoltes pour chaque catégorie de produits ligneux, et la différence entre les récoltes rapportées et les estimations extrapolées à partir des inventaires de terrain; et finalement la valeur nette des récoltes rapportées selon la catégorie de produits ligneux et le temps écoulé depuis leur plantation. Modes d'utilisation de la terre Les fermiers ont disposé leurs arbres sous des formes différentes et dans tous les types de jardins: les jardins de case, les jardins adjacents, les jardins/champs éloignés, et les jardins pérennes mixtes. Les fermiers préféraient les sites leur offrant une certaine sécurité foncière, et de manière générale il donnaient plus d'importance à la tenure des arbres qu'à celle des terres. Les deux-tiers des fermiers continuèrent à planter des cultures vivrières annuelles sur les sites boisés. Les arbres permirent d'enrichir les périmètres des cultures intensives tout en diversifiant les espèces exotiques et natives sans pour cela sacrifier l'espace voué aux cultures alimentaires. Près du tiers des fermiers remplacèrent leurs cultures annuelles par des lots boisés permanents sur leurs terres érodées. Grant nombre de fermiers utilisèrent les arbres du projet pour l'aménagement de jachères enrichies, de parcelles pour la production de charbon et de jardins pérennes mixtes avec des cultures pérennes comme le café, les plantains et la canne à sucre. Inventaire des arbres Sur les sites on enregistra en moyenne, 12.3 ans de croissance et une survie de 35%. Un tiers des arbres plantés sont encore en terre et les espèce dominantes sont le Senna siamea (le plus commun) et d'autres comme le Casuarina equisetifolia, Catalpa longissima valorisés par leur bois de qualité. Les Leucaena leucocephala et S. siamea figurent comme les espèces les plus récoltées, un total de 80% en terme de volume. Dans l'ensemble, les arbres-mères du projet ont produit une quantité de bois s'élevant à 2/14 tm/ha/an. La production de taillis provenant de quatre espèce, donna 0.5 tm/ha/an. Une seconde génération de repousses (cinq espèces) produisit 0.25 tm/ha/an. Les fermiers on géré la régénération des espèces natives sur environ la moitié des sites d'essais aux espèces prometteuses comme le Simarouba glauca, Calophyllum calaba, Swietenia mahagoni et Bumelia salicifolia. Récoltes Les récoltes rapportées représentent un peu plus de la moitié du rendement de bois estimé, avec une quantité importante de bois aux récoltes non-enregistrées, particulièrement le bois volé et le bois de feu, de brindilles et de petites perches. Le plus important est le charbon et le bois de charpente pour les demeures paysannes. Le charbon commercialisé, comprenait plus de 80% du bois récolté et 31% de sa valeur monétaire. Le bois de construction primordialement voué à la consommation paysanne comprenait les 15% du volume du bois récolté et 31% de sa valeur monétaire. Au total, les revenus des récoltés rapportées étaient partagées à parties égales, entre la vente et l'utilisation. En termes de revenus, la production ligneuse maximale s'étale entre la huitième et la onzième année de croissance. Services Les arbres rendent service tout en offrant leurs produits. La plupart des planteurs donnent beaucoup d'importance à l'utilisation des arbres du projet, ils leur attachent une valeur monétaire, une réserve spécialisée dans la gestion des risques agricoles. Les arbres du projet ont servi de brise-vents et de source d'ombrage dans les jardins pérennes mixtus; de plus, les fermiers les ont utilisés pour embellir et valoriser leurs parcelles. Impacts environnementaux Les arbres du projet été bénéfiques à l'environnement en accroissant la diversité de l'habitat et en facilitant un changement vers des méthodes agricoles conservationnistes. Ils jouent un rôle important "d'arbres nourrices" en attirant les agents propagateurs des semences et en modifiant le microsite en faveur de la régénération. Ceci conserve les réseaux de régénération naturelle des arbres, source principale de plantules chez le petit fermier. La plantation d'arbres a augmenté la production de la biomasses sur les sites dégradés, et enrichi les habitats en améliorant le sol et la qualité du site, en accroissant son potentiel économique, en créant des habitats offrant les aliments et l'abri nécessaire à la survie de la faune native, et en préparant la voie à d'autres espèces. Objectifs du projet Les objectifs de l'AOP cités dans le Document du Projet furent atteints. Les paysans fermiers ont donné preuve d'une motivation élevée dans l'implantation et le maintien d'une grande quantité d'arbres pour des raisons multiples comme la conservation du sol, la production du bois de feu et les revenus; pourtant, la production d'arbres feuillus n'a pas servi de source d'argent liquide comme la production de cultures vivrières. Cette production occupe certaines niches et joue un rôle important et complémentaire dans la gestion des risques et de stockage. Les fermiers ont tendance à investir leurs terres et labeurs dans la culture des arbre; mais, leurs ressources financières restreintes sont réservées aux cultures vivrières plus lucratives. L'objectif primordial du projet est d'aider à renverser la dégradation environnementale. L'AOP a pu atteindre un impact environnemental important; mais pourtant, la stratégie forestière au niveau de la ferme n'a pa pu restaurer la ressource naturelle de base dans sa totalité. La couverture végétale a été restaurée sur des milliers de microsites largement dispersés, mais cette stratégie est limitée par la fragmentation et de la dispersion des fermes paysannes nécessiteuses. Le volet vulgarisation du projet a obtenu l'incorporation de 25% des paysans haïtiens. Ce sont là des résultats appréciables mais qui n'arriveront pas à résoudre les problèmes chroniques inhérents au milieu paysan, et ceux des ressources naturelles dangereusement perturbées.

 

Rapò sa-abay rezilta yon etid sou enpak aktivite plante pyebwa ki te fèt sou Pwojè "Agroforestry Outreach Project" (AOP) ak Pwojè Agwoforestye (AFII). Pwojè sa yo te finanse pa "Agency for International Development (USAID)" pandan diz-an (1981-1991). Pandan tan sa-a, plis pase 63 milyon pye bwa te distribye bay 253.000 ti plantè. Etid sa-a se premye evalwasyon ki fèt apre pwojè sa yo fèmen, pou etidye rezilta plante pye bwa sou lavi plantè ak anviwonman yo. Nan ekip ki fè etid sa-a te genyen yon antwopològ ak yon forestye-ekolojis ki fè anpil esperyans an Ayiti. Etid sa-a te fèt nan epòk janvye-mas 1995. Metodoloji Ekip-la te vizite nèf (9) rejyon kote CARE ak PADF te travay pandan Pwojè AOP ak AFII. Ekip la te poze 77 moun ki plante pye bwa kesyon, e li te fè envantè 43 sit kote yo te plante pye bwa. Pyebwa sa yo te plante ant 1982-1986. Kesyon te poze sou istwa plantasyon pyebwa ak kilti yo, sou chwa tè yo, sou rekòt ak itilizasyon pwodwi yo, sou fason yo jere pitit ak repous pye bwa yo, sou estrateji plantè yo chwazi, sou kalandriye agrikòl ak sou fason yo kite tè-a poze. Pou chak tè ki te chwazi pou fè envantè-a, men sa ki te konte ak mezire: kantite pyebwa ki rekòlte ak kantite ki rete sou tè-a nan sa ki te plante ant 1982-1986, kantite tayi (repous pyebwa ki koupe) ki rekòlte ak kantite ki rete sou tè-a; dyamèt tij pyebwa ak tayi ak dyamèt souch pyebwa ak tayi ki rekòlte; espès natif natal ki rejenere sou tè-a depi plantasyon yo fèt. Analiz chif ki ranmase yo pèmèt estime pousantaj pyebwa ki pran (siviv) nan chak sit ak pou chack espès; volim bwa ki rekòlte ak sa ki rete nan pyebwa sou tè-a, kantite chak kategori pwodwi plantè-a di li rekòlte sou tè-a, ak diferans ant sa plantè-a di ak estimasyon ki fèt nan envantè-a; anfen valè angwo (san retire depans) rekòt plantè-a di li fè pou chak kategori pwodwi ak tan depi plantasyon-an fèt. Jan plantè yo sèvi ak tè yo Plantè yo plant pyebwa sou tout kalite tè: jaden bò kay, jaden pre kay, jaden lwen kay, ak jaden miks ki genyen plant ki rete lontan nan tè-a. Plantè yo pito mete pyebwa sou tè yo santi yo genyen plis sekirite, men sekirite sou pyebwa-a pi enpòtan lontan pase sekirite sou tè-a. De tyè (2/3) plantè yo kontinye fè lakilti sou tè yo plante pyebwa yo. Sou tè plantè yo travay anpil, yo plante pyebwa plis sou lantouray, sa ki fè gen yon melanj pyebwa etranje ak natif natal san yo pa diminye sou tè yo fè manje. Apeprè yon tyè (1/3) plantè chanje fason yo sèvi ak tè-a: yo pa travay fè manje sou tè erode yo ankò, yo fè plantasyon pye bwa pito. Yon bon kantite plantè plante pyebwa pwojè-a sou tè yo kite poze, oubyen pou fè jaden chabon, oubyen pou fè jaden ki genyen plant ki rete lontan nan tè-a tankou kafe, bannann ak kann. Envantè pyebwa yo Pou tout tè ki konsidere nan envantè-a, pyebwa yo genyen anmwayenn 12,3 lane, apeprè 35% pyebwa yo te pran (siviv). Yon tye (1/3) pyebwa pwojè-a siviv te kanpe sou tè-a toujou. Se plis Senna siamea ki te genyen sou tè yo, ak lot espès tankou Casuarina equisetifolia ak Catalpa longissima ki bay bwa ki gen valè. Se Leucaena leucocephala ak S. siamea ki te plis rekòlte, yo bay 2,14 tòn metrik bwa/ekta/ane. Tayi yo, pou kat espès sitou, bay 0,5 tòn anplis bwa/ekta/an. Yon dezièm jenerasyon pyebwa volontè (pitit), pou senk espès sitou, bay 0,25 tòn bwa/ekta/an. Plantè yo jere rejenerasyon espès natif natal yo sou mwatye tè yo, ki plis genyen espès ki gen valè tankou Simaruba glauca, Calophyllum calaba, Swietenia mahogani ak Bumelia salicifolia. Rekòt Rekòt plantè yo deklare reprezante yon ti kras plis pase mwatye volim bwa ki kalkile. Kidonk, gen yon bon kantite bwa rekòlte ki pa kontwole, tankou bwa yo vòlè, bwa pou fè dife, pikèt ak ti poto. Pwodwi ki pi enpòtan se chabon ak bwa pou fè kay peyizan. Bwa pou fè chabon, sitou pou vann, te bay plis pase 80% volim bwa ki rekòlte ak 31% nan lajan ki rantre. Bwa pou konstwi te fè 15% volim bwa ki rekòlte e te vo 60% lajan ki rantre. Angwo, kantite lajan bwa yo bay te separe ren pou ren ant sa ki vann ak sa ki sèvi moun yo dirèkteman. Pi gwo rekòt bwa fèt ant wit (8) - onz (11) lane apre plantasyon. Sèvis pyebwa yo rann Se pa bwa ki rekòlte sèman ki enpòtan, pyebwa yo menm te rann sèvis tou. Majorite plantè konsidere pyebwa yo tankou yon bank, yon rezèv pou sitirasyon difisil. Plantè yo sèvi ak pyebwa pwojè-a pou amelyore tè-a, pou ogmante valè tè-a, pou bèbèl, pou kase van, pou bay lonbray nan jaden kafe ak kakawo, ak lòt sèvis ankò. Enpak pyebwa yo sou anviwonman Pyebwa pwojè-a gen yon enpak pozitif sou anviwonman-an. Yo ogmante divèsite abita yo (kote bagay ki vivan rete), e yo fasilite chanjman nan fason yo sèvi ak tè yo. Yo jwe yon wòl enpòtan ni nan atire bèt k-ap pote semans ni nan chanje kondisyon tè yo pou pèmèt rejenerasyon natirel fèt. Sa an menm tan pèmèt pyebwa leve pou plantè-a jwenn ti plantil. Plantasyon pyebwa ogmante pwodiksyon biyomas kote ki degrade yo, yo fè abita yo vinn pi rich, pase yo amelyore kalite sòl ak figi tè-a, yo ogmante posiblitie pou plantè-a tire plis lajan nan tè-a, yo kreye kondisyon, manje ak kay, pou bèt vinn viv, yo prepare teren pou lòt plant vinn pran. Objektif pwojè-a Objektif ki sou papye ansyen pwojè AOP-a reyalize. Peyizan yo montre yo trè motive pou plante ak pran swen yon bon kantite pyebwa pou diferan rezon, tankou pou konsèvasyon sòl, pou fè chabon ak bwa dife ak pou fè lajan. Sèl bagay, pwodiksyon bwa pa montre li ka sèvi kòm danre konpare ak pwodiksyon agrikòl. Pyebwa yo te plante kèk kote sèlman, kote yo sèvi kòm konpleman, kòm bank, kòm rezèv, pou garanti kont sitirasyon difisil tankou sizoka plantè yo pa ta fè bon rekòt. Plantè yo dakò pou envesti nan plante ak pran swen pyebwa, men yo pa soti pou depanse ti lajan yo genyen nan pyebwa ni pou sakrifye okazyon pou fè lakilti ki rapòte plis lajan. Bi prensipal pwojè-a se te pou ede konbat degradasyon anviwonman. AOP te genyen yon enpak enpòtan sou anviwonman-an, men estrateji ki te itilize pou fè plante pyebwa pa rive refè tout baz resous natirèl yo. Kouvèti vejetal la retounen sou milye ti sit ki lwen youn ak lòt, men gen limit nan estrateji sa-a akòz tè ki gen pyebwa yo gaye e nan konpetisyon ak lòt priyorite tankou fè lakilti. Pwogram plante pyebwa pwojè-a touche apeprè 25% peyizan ayisyen. Se yon reyalaizasyon enpòtan, men sa sèlman pa kapab rezoud pwoblèm sosyete peyizan-an ki nan yon kriz nèt ale ni refè baz resous natirèl yo ki degrade nan yon eta k'ap difisil pou refèt.